Le paysage des flux nord-sud de financement du développement a considérablement changé. La cohabitation relativement étanche qui prévalait entre d’une part les financements privés et de marché (investissements, prêts commerciaux et instruments de marché) et d’autre part l’aide publique au développement (fondée sur des subventions et des prêts concessionnels aux gouvernements) est de moins en moins d’actualité. Les interactions entre flux de nature privée et flux de nature publique sont de plus en plus fortes. Les bailleurs de fonds traditionnels mobilisent de plus en plus des mécanismes de marché.
L’innovation a porté sur des dimensions institutionnelles (nouvelles structures d’intermédiation, dotées de modes de gouvernance innovants) et sur l’ingénierie financière. Ces deux dimensions ont été appliquées tant à la mobilisation de ressources additionnelles qu’aux modes d’utilisation des ressources, qu’elles soient traditionnelles ou « innovantes ».
L’atelier a évoqué, autour de cas concrets et avec des experts de divers horizons (Banque mondiale, PAM, AFD, Center for Global Development, ministère de la santé d’Argentine), les réponses que peut apporter l’ingénierie financière à deux ensembles spécifiques d’objectifs : (i) la gestion de la vulnérabilité et des risques – un sujet critique, en particulier dans le contexte présent et (ii) la contribution de l’ingénierie financière aux mécanismes d’incitation aux résultats.
L’atelier a donné lieu à des échanges riches et a permis une réflexion prospective complémentaire aux tables-ronde de la veille.
La table ronde sur les risques a évoqué en particulier des expériences de gestion du risque climatique en agriculture (mécanismes assurantiels, produits dérivés climat) et le prêt contracyclique de l’AFD, qui permet de tamponner les chocs que peuvent subir les finances publiques du fait de paramètres économique externes. Les mécanismes évoqués rendent possible pour les pays en développement une meilleure gestion de ces risques.
La table ronde sur les systèmes d’incitation a permis la présentation d’initiatives prometteuses pour favoriser les incitations des acteurs (expérience argentine de financement des systèmes de santé et proposition de mécanisme de financement « Cash on Delivery »).
Dans sa restitution des travaux des deux tables rondes, le président de séance, M. Essimi Menye, Ministre des Finances du Cameroun, a insisté sur les points suivants :
La crise financière a changé le regard du monde sur l’ingénierie financière innovante, qui a connu des excès. Les exemples évoqués dans le cadre de cet atelier ont montré que, mobilisée de manière raisonnée, l’ingénierie financière peut contribuer de manière significative à améliorer l’efficience des financements du développement.
Interventions de l’atelier 3
Table ronde n°1 : Instruments d’atténuation des risques
Table ronde n°2 : Instruments financiers et systèmes d’incitation
Le 15 juin 2009