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Les transferts des fonds de migrants

Les transferts de fonds des migrants (remittances, en anglais) désignent l’argent envoyé par les migrants dans leur pays d’origine. Au niveau microéconomique, il s’agit d’une épargne privée qui n’a ni la même nature ni le même objet que l’aide publique au développement (APD) puisqu’elle est en priorité destinée à une famille proche restée au pays pour financer des dépenses de consommation courante. Au niveau macroéconomique, les transferts financiers des migrants représentent des montants importants, qui complètent l’APD et contribuent à soutenir la croissance dans les pays en développement récipiendaires des fonds.

Les transferts financiers des migrants vers les pays en développement ont atteint 325 milliards en 2010 et 351 milliards en 2011 selon les estimations de la Banque Mondiale (ils pourraient atteindre 441 milliards en 2014), sachant que le chiffre réel (avec les transferts informels) est probablement beaucoup plus élevé. Ces flux représentent des sommes conséquentes pour les pays récipiendaires : 23 milliards de dollars pour les Philippines en 2011, 12 milliards de dollars pour le Bangladesh et 11 milliards de dollars pour le Nigeria, par exemple. Leur impact sur les économies des pays en développement est reconnu. Dans certains cas, ces transferts représentent plus de 20% du PIB des pays destinataires (31% au Tadjikistan, 20% au Liban) . Ils dépassent souvent le montant d’APD.

Les transferts de fonds des migrants sont facteurs de développement, en cela qu’ils apportent aux familles destinataires de quoi se nourrir, se soigner et scolariser les enfants. De plus, le montant global des transferts vers un pays augment sensiblement lorsque ce pays est victime d’une crise ou d’une catastrophe naturelle ; les transferts ont donc des effets contre-cycliques très positifs. Enfin, il arrive de plus en plus fréquemment que cet argent serve à des investissements.
Or, aujourd’hui, les coûts des transferts sont encore beaucoup trop élevés, de l’ordre de 9% du montant transféré. C’est pour cela que le G20, à la suite du G8, a pris l’engagement lors du Sommet de Cannes de novembre 2011 de faire baisser les coûts de transfert à 5% d’ici 2014, ce qui permettrait de dégager 15 milliards de dollars par an pour les familles récipiendaires.

Le Groupe pilote reconnaît le rôle important que jouent les transferts de fonds des migrants dans le financement des économies des pays en développement depuis des décennies. Ces flux privés ne constituent pas en soi des mécanismes innovants de financement du développement, mais diverses initiatives engagées ont permis de les mobiliser en faveur du développement et contribuent à en faire des ressources stables, prévisibles et additionnelles par rapport à l’aide traditionnelle, permettant de corriger les effets négatifs de la mondialisation.

Le Groupe pilote a joué un rôle majeur dans la prise de conscience de la contribution des transferts de fonds des migrants au développement. Les travaux menés en son sein, associant à la fois des Etats, des Organisations Non Gouvernementales et des Institutions financières internationales, visent notamment à échanger sur les bonnes pratiques permettant d’orienter ces flux vers l’investissement productif ou social dans le pays d’origine des migrants.

Liens utiles :

- Banque mondiale

- Blog de Dilip Ratha de la Banque Mondiale

- Comparer les coûts d’envoi en France

Le 5 décembre 2011

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