Le Japon, la Belgique et la France ont rassemblé, mardi 21 septembre 2010, les plus hautes personnalités engagées en faveur des financements innovants pour le développement, lors du Sommet des Nations Unies sur les OMD.
"Malgré des progrès significatifs accomplis dans certains pays et régions et dépassant ce qui a été accompli au cours des quarante dernières années, beaucoup reste à faire. Il nous faut innover pour trouver des ressources stables, prévisibles et complémentaires à l’aide publique au développement pour répondre à ce défi ", a souligné M. Seiji Maehara, Ministre japonais des Affaires étrangères.
« Beaucoup reste à faire pour répondre aux grands défis que sont par exemple la mortalité liée au manque d’eau, à la faim, aux grandes pandémies. Il est temps d’agir à présent, et les financements innovants ont un rôle à jouer, au côté de l’aide publique au développement traditionnelle », a indiqué M. Charles Michel, Ministre belge de la Coopération au développement.
Sa Majesté Rania Al-Abdullah, Reine de Jordanie, a adressé un vibrant plaidoyer en faveur de l’accès à l’éducation, déterminant pour accélérer les progrès vers la réalisation des huit OMD. Les financements innovants constituent une opportunité unique pour combler le déficit de financement de l’éducation pour tous. Pour être pleinement efficaces, ces mécanismes doivent avoir une portée mondiale, venir en complément de l’aide publique au développement traditionnelle et générer un financement prévisible à long terme.
Le succès des financements innovants n’est plus à démontrer : en à peine quatre ans, ils ont permis de lever plus de 3 milliards de dollars supplémentaires dans le seul secteur de la santé, ainsi que l’ont rappelé M. Philippe Douste-Blazy (Conseiller du SGNU) et M. Erik Solheim (Ministre norvégien de l’Environnement et du Développement International).
M. Bernard Kouchner (Ministre français des Affaires Etrangères), M. Miguel Angel Moratinos (Ministre espagnol des Affaires Etrangères) et M. Charles Michel (Ministre belge de la Coopération) ont souligné la nécessité de ressources complémentaires de l’aide traditionnelle et plaidé en faveur d’une contribution sur les transactions financières destinée au développement. Mme Helen Clark, Directrice générale du PNUD, a insisté sur les défis du développement auxquels la communauté internationale est aujourd’hui confrontée. Le rapport d’experts Mondialiser la solidarité : arguments en faveur des contributions financières évalue la faisabilité de tels mécanismes. « La faisabilité technique et juridique d’une telle taxe sur les transactions financières internationales en faveur du développement est désormais largement reconnue. Nous devons démontrer aujourd’hui son opportunité politique. Nous appelons l’ensemble des pays du Groupe Pilote, et au-delà, à s’engager en faveur de l’adoption d’une telle taxe de petit montant, à l’échelle la plus large possible » ont déclaré les Ministres.
À cet égard, le Japon, la Belgique et la France, soutenus par la Norvège, l’Espagne et le Brésil, ont présenté une Déclaration en faveur de la mise en place une taxe sur les transactions financières pour le développement. Tous les membres du Groupe pilote l’ont favorablement accueillie.
Les discussions ont également porté sur l’élargissement des financements innovants à de nouveaux secteurs, sur la base du rapport d’experts produit dans le cadre du Groupe de travail sur l’éducation 2+3=8 : des financements innovants pour l’éducation. Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, a souligné l’importance cruciale que constituait l’éducation dans l’atteinte des OMD et la nécessité de combler les déficits financiers pour atteindre d’ici 2015 l’objectif d’une éducation pour tous.
Par ailleurs, la Fondation Bill & Melinda Gates ainsi que la FAO ont officiellement annoncé leur adhésion au Groupe Pilote. Ces organisations ont salué les travaux du Groupe pour mettre en évidence les besoins en financements pour le développement, en particulier dans un contexte budgétaire contraint.
M. Jean Ping, Président de la Commission de l’Union africaine, a clos la séance en soulignant l’importance des financements innovants pour l’Afrique et a invité le Groupe Pilote à la 4ème Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), à Istanbul, du 30 mai au 3 Juin 2011.
Le ministre japonais a conclu en invitant les partenaires à participer à la prochaine session plénière du Groupe Pilote, prévue à Tokyo, les 16 et 17 Décembre prochains.
Le Groupe Pilote sur les financements innovants, composé de 60 pays, des principales organisations internationales et d’ONG, travaille au changement d’échelle de ces nouvelles ressources en faveur de la solidarité.
Texte de la Déclaration